C’est bien dans l’excès et la débauche que cette réunion d’artistes virtuoses – Béatrice Cussol, Michel Gouéry, Gregory Jacobsen et Charles Pennequin – a été initiée. Excès dans la couleur, excès dans la truculence, excès dans la prolifération des formes, dans les sujets mêmes, dans le mauvais goût, dans le verbe, dans l’inconvenance, excès dans l’excès.

Ça grince, ça gicle, ça déborde, ça heurte, 
ça n’a aucune retenue et ça se fout du bon goût.

BÉATRICE CUSSOL Diplômée de la Villa Arson à Nice en 1993, Béatrice Cussol vit et travaille à Malakoff. Connue pour sa pratique engagée du dessin, elle détourne la technique de l’aquarelle, ce médium du loisir des femmes, des peintres du dimanche, etc. au profit d’une œuvre féministe, où elle déjoue les clichés féminins (sorcières, érotismes, etc.). Elle a également publié quatre livres que l’on pourrait qualifier de romans expérimentaux : Merci (2000) et Pompon (2001) collection Le Rayon, aux éditions Balland, Sinon (2007) et Les Souffleuses (2009) aux éditions Léo Scheer. Continuant son exploration poétique lors de son cinquième texte, Écrire ou partir a été publié en 2019 aux éditions de poche du Printemps de Septembre, épopée phéministe qui tord et cisèle l’écriture de sa langue déconstruite. Présent dans les collections publiques suisses et françaises, son travail a fait l’objet d’expositions monographiques (Toulouse, Nice, Genève, Stockholm; etc.) et collectives (Yerba Buena Center for the Arts, San Francisco, USA ; Brooklyn Museum, New York ; Musée départemental d’art contemporain de Rochechouart). Elle a été pensionnaire de la Villa Médicis de 2009 à 2010 et enseigne actuellement à l’École des Beaux-Arts de Rouen. En automne 2019 les éditions Amac ont publié Eponym e, une monographie, avec des textes d’Elisabeth Lebovici, Nathalie Quintane, Julie Crenn.

MICHEL GOUÉRY L’artiste, né en 1959, a nourri son œuvre de cinéma, de bande-dessinée, de science-fiction, de Dada et de Surréalisme sans aucun doute. Il étudie à l’école des Beaux Arts de Rennes dans les années 80. En 1986 et 1987, il est pensionnaire de la célèbre Villa Médicis de Rome. Michel Gouéry qui vit et travaille à Paris, présente un ensemble de sculptures en céramique où l’on trouve des créatures plus ou moins humanoïdes avec des disproportions souvent curieuses, des guirlandes murales en relief où humain et végétal s’entremêlent. Certaines pièces font penser à des anémones de mer, des coraux ou des crustacés. L’artiste a longtemps collectionné les fossiles. Ailleurs ce sont des totems qui sont à mi-chemin entre le bâton druidique et la crosse papale. Des visages émergent parfois de la matière comme prisonniers d’elle et tentant de s’extirper de cette géôle étouffante. Cette céramique, désormais son matériau de prédilection, est lisse ou granuleuse, parfois mat ou avec des effets moirés et confirme toute la virtuosité de l’artiste. La singularité de l’artiste a été saluée en 2012 par une exposition au FRAC Auvergne « Sortie de vortex » et à la rentrée 2013 Michel Gouéry s’envola avec ces créatures spatiales pour être exposé au MAD ( museum of arts and design) de New York. 14, rue Guénégaud – 75006 Paris EXPOSITION LE JEUDI 27 MAI 2021 15h30 14, rue Guénégaud – 75006 Paris 06 12 94 13 33

GREGORY JACOBSEN Peintre, écrivain, musicien et performeur américain prolifique. « Je peins des personnages, en me concentrant sur les petits détails qui m’obsèdent… un peu de graisse qui dépasse d’une ceinture, des chaussures mal ajustées, des occlusions, des nez, des dents et de la chair. Que ce soit par le biais du portrait ou de tableaux chargés, je crée un monde et un vocabulaire de personnages qui vivent et embrassent leurs soi-disant défauts. Au fil des ans, ce travail s’est transformé en accumulations qui sont des substituts corpulents et viscéraux des personnages. La viande, les déchets, les pâtés et les fruits et légumes ressemblant à des organes génitaux sont érigés en structures héroïques mais pathétiques. Ces accumulations agissent également comme une sorte de preuve médico-légale et de catalogage de relations sexuelles maladroites, de gloutonnerie grossière, de rituels de masturbation ridicules, d’humiliation et d’échec sans fin. L’œuvre est absurde, grotesque et un peu brutale, mais j’essaie d’attirer le spectateur avec des surfaces exubérantes et lumineuses, créant un équilibre instable et hilarant entre répulsion et d’attraction. »

CHARLES PENNEQUIN Charles Pennequin Poète et auteur français, remarquable lecteur de ses textes à l’occasion de nombreuses interventions performatives, Charles Pennequin (né en 1965 à Cambrai, vit et travaille en Bretagne) explore avec son travail protéiforme les voies de la création moderne. Texte remarquable, par son rythme, sa rapidité, sa ponctuation agile et le travail de langue, qui en apnée, hypnotique, va s’imposer auprès de nombreux auditeurs lors de ses lectures. C’est avec pléthore de mots, pléthore de phrases, pléthore de sens, que l’ancien gendarme autodidacte capte l’attention avec sa poésie cadancée. Charles Pennequin a commencé à écrire et publier dans le milieu des années 90. En 1999, il publie Dedans, chez Al Dante, premier livre important. Puis en 2002, Bibi, chez POL. Il pratique la performance et fait de nombreuses videos. Il a depuis publié beaucoup de livres, de disques cd et de vinyls, des DVD. Charles Pennequin est un des plus grands représentants de la poésie-performance en France. Il travaille avec de nombreux musiciens, des performers, des danseurs, des poètes, des architectes, des magiciens, des chanteurs, des plaisantins, des peintres, des dessinateurs, des clowns et des photographes. A publié récemment Gabineau-les-bobines, puis Père Ancien, aux éditions P.O.L.