Après des études de philosophie à l’université de Chuô, Yoshifumi Hayashi, (né en 1948 à Fukuoka, Japon), arrive en 1974 à Paris, la ville érotique, pour devenir, au fil des ans, l’artiste japonais le plus radical par la concupiscence de ses outrageux dessins dévoilant la projection gourmande de la psychose humaine.
Du bout de son crayon, Yoshifumi Hayashi, depuis une quarantaine d’années, de façon comme accidentelle et concentrée, caresse la feuille. Violentes et surréalistes, rêvées et infernales, toujours sexuées si ce n’est érotiques les scènes de Yoshifumi Hayashi s’adressent en-tout-cas aux tripes. Nimbé d’une auréole subtile, le dessin, qui se garde bien d’être trop grand, impressionne et imprime longtemps.
Autodidacte Yoshifumi Hayashi, jette sur le papier le sang gris de ses entrailles, l’onctueux caviar de sa libido, la perle de son âme. La seule lumière qui puisse s’insinuer dans ses dessins, est forcément lunaire et fatalement liquide, elle se répand à la surface cireuse du plomb en d’innombrables gouttelettes d’une laitance irradiante, inquiétante. Le plomb, par les soins de l’orfèvre, se transforme en titane recouvrant corps et paysages tel un alchimiste.
A l’instar des surréalistes, Yoshifumi Hayashi ne se soucie guère de la réalité ; mais pour autant il se conforme strictement au réalisme exacerbé de sa technique. De même, à la crédibilité de la scène il préfère le témoignage froid de ses fantasmes personnels, tout crus sortis de ses viscères et pourtant bouillants d’émotion. Plus fou que dément, il couche ses démons non sur le divan mais sur une feuille faisant office de procès verbal.